EJ Tech : "La crise nous a permis de nous remettre de question"

Publié par Jérôme Meyrand sur 25 Février 2010, 08:55am

L’entreprise de décolletage EJ Tech à Scionzier (Haute-Savoie) est une jeune pousse mais qui porte déjà les prénoms d’une génération future. Créée en janvier 2008 par un couple trentenaire, Christelle et Georges Mendes ont choisi de donner à leur société les initiales de leur deux enfants.

Si Elena, 9 ans, ne semble pas attirée plus que ça par les machines de son papa, Jonatan, 6 ans, semble préférer l’atelier qu’au bac à sable. « Il adore mettre les mains dans les copeaux et l’huile. Il est très minutieux. », raconte Christelle. « Et on espère qu’après ses études, il aura envie de rejoindre l’entreprise sans vouloir pour autant le pousser à devenir décolleteur. C’est lui qui choisira », ajoute Georges.

Pour leur création, le local avait été trouvé et les machines-outils étaient déjà en leur possession. « Nous étions prêt à nous installer, se souvient Christelle. Sauf que trois semaines avant que mon mari ne quitte son associé (il avait cofondé une société de décolletage, Ndlr), le bâtiment nous est passé sous le nez. »

Heureusement, le couple tombe sur un atelier vide, avenue de la Colombière à Scionzier. Son propriétaire Hervé Dunand accepte de leur louer. Georges rapatrie ses tours à commande numérique. Des clients qui travaillaient précédemment avec lui l’ont suivi. « On a démarré sur les chapeaux de roues », note-t-il.

Puis la crise est passée par là. La prospection commerciale a été renforcée. Le couple a adhéré sans tarder au pôle de compétitivité Arve-Industries. Ils ont également su se remettre en question. Non pas sur leur savoir-faire mais sur l’organisation. « Qu’est-ce que l’on pouvait apporter de plus à notre façon de travailler ? » se demandaient-ils.

En septembre dernier, Georges et Christelle se lancent alors dans le chantier d’une certification Iso 9001. « Ce n’était pas une demande de nos clients car ils étaient satisfaits de nos pièces, mais plutôt pour mettre en place une nouvelle méthode de travail basée sur des indicateurs, des tableaux de bords, explique Georges Mendes. Ainsi, nous disposons d’outils qui nous permettent d’assurer un suivi en temps réel de notre activité. »

Si rien n’est encore gagné, Christelle et Georges sont des jeunes entrepreneurs confiants et déterminés. A tel point qu’ils n’excluent pas d’investir dans une quatrième machine-outil dès cette année. Pour eux, l’autre leçon à tirer de cette dégradation de notre économie se résume en une citation de Jacques Attali : « Face à la crise, on ne peut compter que sur nous-mêmes. »