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Le blog de la revue Le Décolletage et industrie

Le blog de la revue Le Décolletage et industrie

Vous êtes décolleteurs, ce blog vous concerne. Infos, nouveautés technologiques...


A Cluses, Fondex emboutit nos objets du quotidien

Publié par Jérôme Meyrand sur 30 Septembre 2009, 07:04am

 

 


En entrant dans le hall d’accueil de la société Fondex, rue Guillaume-Fichet à Cluses (Haute-Savoie), une vitrine attire notre regard. Elle renferme plusieurs pièces. A première vue il est impossible de dire à quel usage sont-elles destinées. L’entreprise d’emboutissage de la zone industrielle des Grands Prés créée en 1954 est dirigée par le petit-fils du fondateur, David Schuler.


Bien sûr la crise est passée par là. Après un premier semestre 2008 riche en commandes, l’activité du mois de janvier de l’année suivante a été freinée par la conjoncture. Mais l’impact réel sur le chiffre d’affaires a pu être amorti grâce à la diversification de ses marchés, même si l’automobile représente 40% de son résultat. Conséquence : « Pas de licenciements parce que nous voulions garder nos forces vives pour le jour où ça redémarrerait », affirme Thierry Avocat, responsable commercial, tout en reconnaissant ne pas avoir échappé au chômage partiel. « Cela nous a aidé à passer le cap », ajoute-t-il. Et la vingtaine d’intérimaires n’a pas été rappelée.


Alors que la crise commençait tout juste à pointer le bout de son nez, Fondex (une soixantaine de salariés) a procédé à de lourds investissements. Soit la somme de 3 millions d’euros. D’abord en rachetant Modera à Scionzier. Une petite entreprise spécialisée dans les opérations de découpage et d’emboutissage de pièces métalliques fines et de haute précision. Dans le même temps, la Holding David Schuler (HDS) voyait le jour regroupant sous son aile Fondex (dotée de presses de gros tonnage) et Modera (petites presses pour le secteur de la connectique). Des presses de grandes capacités ont rejoint l’atelier clusien. Comme ces machines de 400 t équipées de tables de 2,50 m ou cette autre presse rapide à mille coups par minute alors que des modèles standard affichent plutôt les 50 coups par minute. Fondex a également mis en place depuis deux ans un chantier 5S. Il s’agit, en résumé, d’une démarche d’amélioration de l’efficacité dans le travail quotidien, inspirée de l’industrie japonaise. L’entreprise d’emboutissage compte instaurer un système de management environnementale en souhaitant obtenir dès l’année prochaine la norme Iso 14001.


Mais quels produits sortent de ces imposantes machines qui frappent à longueur de journée d’immenses bobines de matières ? Figurez-vous que pour beaucoup d’entre eux, il s’agit d’objets utilisés dans notre quotidien. Comme les compteurs d’eau dont Fondex fabrique les boîtiers en cuivre. « C’est l’un de nos plus gros clients », signale Thierry Avocat. N’avez-vous jamais remarqué les marteaux brise-glace de couleur rouge fixés sur les parois des voitures TGV ou dans celles des TER ? Ils sont fabriqués à Cluses. Pour ceux qui possèdent une voiture avec une boîte de vitesses automatique, il y a de grandes chances que les flasques sortent des presses de Fondex. Le rapport entre les balles de pailles qui ornent nos champs chaque été et le spécialiste de l’emboutissage ? « Nous frappons des pièces destinées aux machines agricoles dont les presses à pailles », répond notre interlocuteur. Vous êtes fumeur et propriétaire d’une Renault Mégane ? La grille de l’écrase mégots du cendrier provient des ateliers Fondex. Pour ceux qui roulent en Audi TT, certaines vis spéciales ont été sous-traitées à l’usine de Cluses. Le skieur Jean-Pierre Vidal a remporté l’or aux JO de 2002 avec des pare-chocs Fondex au bout de ses skis. Moins drôle, les CRS et autres militaires portant en opération un masque à gaz font confiance à l’emboutisseur de la rue Guillaume-Fichet, puisque la capsule renfermant le mélange gazeux est formée sur ses presses depuis 25 ans ! Dernier exemple avec le constructeur de voitures sans permis Aixam. Il a choisi Fondex pour fabriquer ses haillons de coffre.


Un atelier de mécanique à proximité des presses permet la réalisation des matrices et poinçons en interne. Un peu plus loin, ces sont des cuves de tribofinition qui ébavurent les pièces découpées. Un département équipé d’appareils de mesure de propreté et d’impureté évite à la société de passer par la sous-traitance. Fondex propose également la fourniture de pièces décolletées (entretoises et inserts notamment). L’activité historique de l’entreprise.


Mais si la PME livre ses pièces dans le monde entier (elle possède un stock détaché aux Etats-Unis), il lui arrive aussi de travailler pour des usines locales à moins de cinq kilomètres de son usine. Comme chez Somfy où Fondex lui façonne ses supports de moteurs pour volets roulants. Elle cherche même à travailler avec les décolleteurs de la vallée de l’Arve (à l’origine l’entreprise faisait du décolletage) afin de partager des projets industriels, notamment sur des sous-ensembles de produits associant des pièces usinées et embouties. « Nous travaillons parfois avec les mêmes clients des décolleteurs et souvent dans les mêmes contraintes, analyse David Schuler. Je reste persuadé que l’on peut leur apporter des solutions à travers notre savoir-faire dans la découpe et l’emboutissage. Nous souhaitons vraiment jouer la carte de la complémentarité avec eux », insiste-t-il. Avis aux intéressés !

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S
blog très intéressant!
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P
<br /> Bravo pour votre magazine en ligne très bien rédigé.<br /> <br /> <br />
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