Décolletage : opération séduction auprès des passionnés de sport automobile

Stand Talents 2020 (La Roche-sur-Foron), le 25 juin. Frédéric Barillier, du CTDEC, présente des pièces d’usinage.

Avec plus de 15 000 spectateurs passionnés de sport automobile, le Rallye des Bornes est l’occasion rêvée pour l’équipe de Talents 2020, le programme de promotion des métiers du décolletage et de l’usinage du pôle de compétitivité Arve-Industries, de sensibiliser les jeunes et leurs parents au milieu des 130 bolides rassemblés au parc des expositions de La Roche-sur-Foron, lors de cette 21e édition, le 25 juin dernier en Haute-Savoie.

Jérôme Akmouche est le chef de projet de Talents 2020 dont un stand trône à quelques mètres de l’assistance technique de la Peugeot 206WRC de Lionel Baud, président du Syndicat national du décolletage (SNDEC), dont c’est la deuxième participation à cette épreuve comptant pour la Coupe de France des rallyes.

« Les entreprises de décolletage souffrent d’une absence de visibilité des produits qu’ils fabriquent. En participant au rallye avec une voiture de course bourrée de pièces décolletées, c’est une super opportunité pour la profession. » Des témoignages de techniciens et chefs d’entreprise sont diffusés en boucle sur un écran plat.

Des échantillons de pièces usinées dans le département ont été soigneusement disposés sur le comptoir du stand. Des panneaux, représentant un avion, une voiture et un corps humain, tous illustrés de pièces issues du décolletage, ont surpris le public. Oui, cette industrie fait bien partie de notre quotidien.

Un autre message circulait durant le rallye. L’industrie haut-savoyarde a besoin actuellement de 1 500 techniciens. La pénurie de main d’œuvre représente une menace pour le décolletage. Il y a urgence. Ce cri d’alarme était même inscrit sur les ailes arrières de la 206 pilotée par le président du SNDEC.

René Nantua, l’ancien directeur du pôle Arve-Industries, présent auprès de la voiture de course de Lionel Baud, apprécie la démarche. « La reprise est phénoménale et on est en train de refuser des commandes faute de personnel qualifié. Certaines entreprises ne veulent pas investir dans une nouvelle machine parce qu’elles n’ont d’opérateur à mettre dessus », clame-t-il.

Un jeune régleur sur tours à commande numérique a fait le déplacement. Il prévient : « Régleur, c’est un métier où le véritable savoir-faire ne se transmet que par voie orale dans les entreprises. Il faut avoir un bon encadrement si l’on veut évoluer. » Le chemin sera long pour parvenir à ces fameux 1 500 techniciens.

« Le décolletage, c’est comme la course automobile. Les entreprises ont des bolides, leurs machines-outils, mais sans les pilotes et les mécaniciens, impossible de gagner un rallye », affirme Jérôme Akmouche.